La Ronde d'Arthur Schnitzler au Théâtre Marie Stuart.

Après deux scandales successifs lors de deux représentations de la Ronde à Berlin en 1921 puis à Vienne en 1922, la pièce de l'auteur autrichien, parce qu'elle allait à contre-courant des partis conservateurs, extrémistes et antisémites, ne fut reprise que soixante ans plus tard. Aujourd'hui évidemment, la représentation des relations sexuelles sur scène ne fait plus scandale et suscite tout au plus des sourires gênés. Et pourtant... sous la direction de Georges-About, Anne Turolla et Bernard lanneau glissent petit à petit dans les mécanismes de la séduction, nous y entraînent presque diaboliquement, au moyen d'un remontoir : le désir de posséder, de consommer, le désir du pouvoir sur l'Autre. Parce qu'ils acceptent aussi justement de susciter le rire, leur jeu permet de se situer au delà de toute identification, et d'être la prostituée, le soldat, la soubrette, la femme du monde, le mari, etc... On est pas loin d'un certain vertige. Celui que donne la ronde de la valse aux danseurs... Claudia Montanari

AVANT SCENE THEATRE N°576